Peter Bernstein Quartet « What Comes Next » (USA)

Le titre de ‘What Comes Next’, le dernier album du guitariste Peter Bernstein, fait certainement écho à une question que nous nous posions il y a quelques mois. Enfermé, méfiant à l’idée de quitter la maison pendant une pandémie mondiale, divisé par la politique et les manifestations, le tout pendant l’année électorale présidentielle américaine la plus vitale - n’importe lequel de ces problèmes signifiait un avenir incertain. Mais regardez à nouveau ce titre : Peter Bernstein a délibérément laissé de côté le point d’interrogation. Alors que l’interrogation continue de s’appliquer, en particulier pour les musiciens dans un monde sans concerts. Son ‘What Comes Next’ a non seulement été publié au milieu de la quarantaine, mais il a également été enregistré pendant le lockdown. Avec ce qui était autrefois le simple fait de rassembler quatre musiciens stellaires dans une pièce pour jouer de la musique ensemble, cet album montre une voie musicale à suivre de la manière dont seul le jazz le plus incisif en est capable « Sans le point d’interrogation, What Comes Next implique que vous avez une idée, une intention », explique Bernstein. « Cela semble être un concept tellement énorme maintenant, mais c’est inhérent à l’idée même de jouer du jazz. C’est la question fondamentale que l’on se pose tout le temps quand on nous donne la liberté d’improviser : maintenant, qu’est-ce que je joue ? Quelle note devrait venir ensuite ? Où en sommes-nous dans la conversation ? Avec la vie de chacun suspendue, cette idée peut être étendue au-delà du simple fait de jouer de la musique. Le moment était particulièrement fortuit car trois mois d’isolement avaient donné à Bernstein de nombreuses occasions de composer de la nouvelle musique. Les horaires de tournée et les dates rapprochées de concerts n’étant guère un problème, Bernstein a réuni un quartet de rêve pour l’occasion. Il est rejoint par le pianiste lauréat d’un Grammy, Sullivan Fortner (Cécile McLorin Salvant, Roy Hargrove), le batteur et compagnon de jeu fréquent Joe Farnsworth (McCoy Tyner, Pharoah Sanders) et pour la première fois sur l’une des propres sessions du guitariste par le toujours exquis bassiste Peter Washington. (Bill Charlap, Art Blakey et les Jazz Messengers).

« Nous avons tous gardé nos masques », se souvient Bernstein, « C’était un peu étrange au début, mais je suis juste reconnaissant d’avoir la chance d’essayer de créer quelque chose avec des musiciens que j’aime. C’était une si belle journée. »